20 juil.
2009
Lettre ouverte au Président de la République par Annie Vautier
Vous aviez annoncé, et même promis, lors de votre arrivée à la Présidence que vousferiez le maximum pour les handicapés.
La première des choses, pour l'intégration d'un enfant, c'est l'écoleet vous le savez fort bien.
Or les sourds ne sont pas des "handicapés" comme les autres.Pour cette raison on ne les "entend pas".Il n'existe en France que peu d'écoles "bilingues" français/langue dessignes, dont une à Poitiers qui a fait l'objet d'une magnifique émission surArte il y a quelques temps.
Ce que je sais c'est qu'à Montpellier, lieu où la surdité est "soignée" avecimplants etc. pour obtenir des enfants dits "normaux", il n'y a pas la possibilitépour ma petite fille Philomène, implantée mais non oralisante, de suivre unenseignement bilingue épanouissant.
Elle est scolarisée dans une école pour enfants de son âge, et depuisquelques temps elle régresse. Elle est toujours seule durant la récréation,elle ne communique avec personne. Elle n'a que peu de liens avec des enfantsqui parlent et qu'elle entend certainement mais avec qui elle ne peut pascommuniquer. Elle a six ans.
Ses parents sont magnifiques et d'un courage incroyable. Ils se battentdepuis sa naissance pour qu'elle soit heureuse et elle était jusque làépanouie.
La maman de Philomène, Raphaëlle, est professeur de musique dans un Lycée deMontpellier (on lui a attribué un lycée difficile étant donné qu'elle nepeut effectuer qu'un mi-temps) ; mon fils François a, pour le moment, mistout son temps et son énergie dans la recherche de solutions pour sa petitefille.
Il faut ajouter que Philomène a une sœur aînée, Gaïane qui va devoirquitter ses petites amies, sa maison, sa ville : à l'âge de 8 ans c'est très pénible.
Voila, je suis désespérée car mes enfants - qui avaient retapé de leurs mainsune maison dans le vieux quartier de Montpellier - vont être obligés dequitter tout cela pour se rendre à Poitiers, coupant toutes leurs racines et les liens amicaux qui les aidaient à surmonter leur angoisse.
Les sourds sont en échec scolaire grave alors que leur intelligence n'estpas à mettre en cause (au contraire) mais seulement l'enseignement en France : celui-ci leur impose un moule qui ne leur correspond pas.
Les discours à la chambre des députés sont en signes mais si un sourd veutacheter un timbre ou obtenir un papier administratif, il doit écrire sur unpapier ce qu'il veut, ne parlons même pas d'autres démarches bien plus complexes. Ils doivent faire un énorme effort pours'intégrer dans un monde qui ne veut pas d'eux. Il n'y a aucun traducteur enlangue des signes. Nulle part.
Monsieur le Président, pouvez-vous m'entendre ?
Je vous rappelle simplement que vous aviez promis de vous occuper deshandicaps quand vous avez été élu. Ma petite fille n'est pas un cas unique,les sourds sont nombreux en france, implantés ou pas, oralisant ou pas.
Des écoles bi-lingues plus nombreuses semblent vraiment nécessaires. C'estune partie de la population qui ne doit pas être laissée sur le bord de laroute.
La première des choses, pour l'intégration d'un enfant, c'est l'écoleet vous le savez fort bien.
Or les sourds ne sont pas des "handicapés" comme les autres.Pour cette raison on ne les "entend pas".Il n'existe en France que peu d'écoles "bilingues" français/langue dessignes, dont une à Poitiers qui a fait l'objet d'une magnifique émission surArte il y a quelques temps.
Ce que je sais c'est qu'à Montpellier, lieu où la surdité est "soignée" avecimplants etc. pour obtenir des enfants dits "normaux", il n'y a pas la possibilitépour ma petite fille Philomène, implantée mais non oralisante, de suivre unenseignement bilingue épanouissant.
Elle est scolarisée dans une école pour enfants de son âge, et depuisquelques temps elle régresse. Elle est toujours seule durant la récréation,elle ne communique avec personne. Elle n'a que peu de liens avec des enfantsqui parlent et qu'elle entend certainement mais avec qui elle ne peut pascommuniquer. Elle a six ans.
Ses parents sont magnifiques et d'un courage incroyable. Ils se battentdepuis sa naissance pour qu'elle soit heureuse et elle était jusque làépanouie.
La maman de Philomène, Raphaëlle, est professeur de musique dans un Lycée deMontpellier (on lui a attribué un lycée difficile étant donné qu'elle nepeut effectuer qu'un mi-temps) ; mon fils François a, pour le moment, mistout son temps et son énergie dans la recherche de solutions pour sa petitefille.
Il faut ajouter que Philomène a une sœur aînée, Gaïane qui va devoirquitter ses petites amies, sa maison, sa ville : à l'âge de 8 ans c'est très pénible.
Voila, je suis désespérée car mes enfants - qui avaient retapé de leurs mainsune maison dans le vieux quartier de Montpellier - vont être obligés dequitter tout cela pour se rendre à Poitiers, coupant toutes leurs racines et les liens amicaux qui les aidaient à surmonter leur angoisse.
Les sourds sont en échec scolaire grave alors que leur intelligence n'estpas à mettre en cause (au contraire) mais seulement l'enseignement en France : celui-ci leur impose un moule qui ne leur correspond pas.
Les discours à la chambre des députés sont en signes mais si un sourd veutacheter un timbre ou obtenir un papier administratif, il doit écrire sur unpapier ce qu'il veut, ne parlons même pas d'autres démarches bien plus complexes. Ils doivent faire un énorme effort pours'intégrer dans un monde qui ne veut pas d'eux. Il n'y a aucun traducteur enlangue des signes. Nulle part.
Monsieur le Président, pouvez-vous m'entendre ?
Je vous rappelle simplement que vous aviez promis de vous occuper deshandicaps quand vous avez été élu. Ma petite fille n'est pas un cas unique,les sourds sont nombreux en france, implantés ou pas, oralisant ou pas.
Des écoles bi-lingues plus nombreuses semblent vraiment nécessaires. C'estune partie de la population qui ne doit pas être laissée sur le bord de laroute.