marché de la poésie, mars 2003, Bordeaux par Marine Richard

marché : faire ses emplettes,
remplir son panier de beaux papier beaux livres,
Velin, Arche, tout ce que tu veux pour briller en société,
livres au mètre où on trouve encore les homélies, sonnets,
proses alambiquées croulant sous le Beau, le Vrai, le Bon
remplis ton caddie de bouquins, inscris-toi dans cette société secrète
des gens de lettres, poètes disparus qui vont fumer le calumet
dans des grottes la nuit, sur les ordres du professeur Kitting...
au milieu de la lecture du Théâtre des Tafurs à la Librairie
Olympique, j'avais envie de me lever et de hurler des
putain merde fils de pute,
faire quelque chose pour parasiter les regards flous-émus
des néophytes bercés par les voix des comédiens
france Culture des mauvais jours
(ça m'avait déjà fait ça dans la semaine
à la lecture musicale de Chloé Delaume et de Habib Tengour)


Las! Las! Voyez comme en si peu d'espace, etc.


si les textes lus avaient une existence propre
(je crois que c'était de Christophe Manon), le package gris
t'écrasait tout ça vite fait bien fait


je préfère encore manger Danone au moins t'as l'espoir
de sortir transformé par le bifidus