SEPT ÉTOILES AU FRONT DE FERDINAND par François Dominique

Les Incitations

08 juil.
2024

SEPT ÉTOILES AU FRONT DE FERDINAND par François Dominique

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            C’était à Pâques1997. Mon ami Serge Gavronsky et moi-même avions commencé à traduire A-17 de Zukofsky et j’étais plus qu’intrigué par ce « Ferdinand », inséré dans la séquence, un fragment d’une page du roman éponyme. Cette insertion renvoie à l’année 1940 et à la publication du roman par Cid Corman à Kyoto en 1961 sous le titre It was (Origin Press).

            It was est une courte prose, je dirais un admirable poème en prose et un hommage à Celia, l’épouse dont la patience permit à Louis de venir à bout d’un labeur angoissant, le roman Ferdinand. J’eus avec Cid une étrange correspondance l’année suivante par aérogrammes multicolores…  Il m’expliqua que L.Z. tenait à ce que It was et Ferdinand ne soient pas dissociés. Ils ne le seront pas dans l’édition anglaise de 1968, titrée Ferdinand.

 

            La lecture de Ferdinand provoqua en moi un étrange malaise. D’un côté, les péripéties du dénommé « Ferdinand » semblaient ternes, banales et fort éloignées de la tragédie qui secouait alors le monde entier, alors même que l’auteur écrivait A-10, qui sonne comme un long cri de révolte, comme un appel à l’insurrection contre le fascisme et le nazisme. D’un autre côté, j’étais hypnotisé par certaines phrases, à l’allure de digression, qui jalonnent tout le récit : Souvent allusives, ces phrases brillaient d’un éclat spécial, comme les rêves dont le motif s’impose et le sens nous échappe.

            Lorsque je retrouvai à Pâques quatre-vingt-dix-sept Paul Zukofsky, le fils de Louis, dans un excellent restaurant grec du Queens à New York, je l’interrogeai au sujet de Ferdinand : « Aucune idée sur l’origine du titre, mais les trajets en automobile », disait-il, « c’est impossible pour mon père, qui s’intéressait aux machines mais n’aimait pas les manipuler… Myope et terriblement distrait, il aurait été un danger public au volant. » Cependant, toute l’histoire de Ferdinand n’est que trajets en automobile. Alors, disons que c’est le mot « automobile » qui nous guide en Italie, en France, sur la côte est des USA puis en Arizona.   Ça roule !

 

                                                      Energie cinétique

 

            Dans quelques vers de A-9, Zukofsky concentre en quelques vers Aristote et Marx selon une conception de l’énergie qui fait du poème le prolongement de l’énergie physique en mouvement :

            Voici, nous sommes choses, soit un quantum d’actions
                   un certain produit d'énergie et de temps passsant
                   dans les mots et les rimes que le chant appelle (...)

           

            Dans l’ensemble de « A », les automobiles tiennent une place dérisoire : des klaxons intempestifs à la sortie d’un concert de Bach, des voitures qui filent devant le cimetière où repose l’ami Ricky, les théories capitalistes de Henry Ford, les voitures de luxe des joueurs de golf, les actionnaires de Ford qui profitent de la guerre de 14, sans compter une brève indulgence pour les voitures soviétiques à l’heure de la conquête spatiale, puis l’histoire ridicule d’un espion qui cache un objet dans le volant d’une vielle bagnole. Ni plus, ni moins. Tandis que l’exaltation de l’énergie cinétique dans « A » concerne surtout les imprimeries, les machines agricoles, les bateaux, les avions, les fusées spatiales et le cinématographe. N’oublions pas le cheval, primum movens de l’imaginaire physique de Louis ! Par conséquent, les autos de Ferdinand ne sont que les véhicules sémantiques d’un récit qui nous emmène vers les territoires du rêve et de l’intuition poétique.

            Lorsque je lus Ferdinand, pointant sur mon livre avec de petites étoiles les merveilleuses digressions, les rassemblant en un corps unique, je pratiquai en quelque sorte une Midrash cabalistique sur le texte profane de Ferdinand, conscient du fait que ce roman était surtout la semence des séquences à venir de « A », poème interrompu en 1940 et repris seulement dix ans plus tard.

            Mes petites étoiles ne sont en fait que des astérisques, des signes typographiques, car Zukofsky ne croyait ni au ciel métaphysique, ni à la vertu des métaphores. Le ciel de Zukofsky est celui des astronomes et des poètes.

                                                                                                                                           

            Les hétéronymes sans nom.

 

            Pourquoi « Ferdinand » ? Aucune autre œuvre de L.Z. n’est titrée par un nom ou un prénom, alors que sur le plan onomastique, « A » fourmille de noms de lieux et de personnes. Avant de tenter de répondre à cette question, notons que le roman fut écrit dans l’anxiété, dans une période de crise, la sienne et celle du monde, alors qu’il manque d’argent pour vivre. Ferdinand est un pensum avec lequel Louis candidate pour une bourse qu’il n’aura pas. Il compte sur l’aide de William Carlos Williams, l’ami fidèle et le mentor, mais les conseils du poète sont catastrophiques : il désapprouve l’œuvre d’imagination, propose de retirer le personnage du jardinier et le phantasme de la petite Nina. Fort heureusement, L.Z. poursuit obstinément sa voie.

 

            Une chose me paraît certaine, « Ferdinand » n’est pas la projection de « Louis Zukofsky », c’est même son antonyme : Ferdinand est le fils fortuné d’un ministre français affairiste et collabo ; enfant délaissé par ses parents, il se pense comme orphelin et déteste son frère aîné, lié aux affaires du père. Louis Zukofsky est issu d’une famille juive très pauvre, émigrée de Lituanie, réfugiée dans le Lower East Side de Manhattan ; il aime son père, Pinchos et l’honore dans « A » ; il estime son frère Morris avec lequel il travaillera. L’exil doré de « Ferdinand », d’Italie en France, puis aux USA, est celui d’un privilégié – le roman le dit explicitement.

           

            Par contre, les autres personnages masculins, dont noms et prénoms ne sont jamais mentionnés, sont proches de Louis Zukofsky, ils en sont la projection textuelle, si bien que « Ferdinand » semble jouer dans le roman le rôle d’un ventriloque exprimant une personnalité de l’auteur, éclatée en plusieurs doubles...

 

1)    Le « poète au front étoilé ». Le premier ouvrage publié par L.Z. fut Le style Apollinaire, en 1934, avec René Taupin. Louis attache une importance particulière à L’Hérésiarque et Cie, au personnage du « Passant de Prague », Juif Errant tournant le dos au passé pour aller vers un « futur illimitable » (sic).  Il précise : « Apollinaire n’était pas tous ces gens-là (…) mais pour que son œuvre, qui était la périphérie de sa Vie, puisse exister, lui-même comme Isaac Laquedem dut absorber de plusieurs façon toute la vie, lui qui avait été l’observateur de l’humanité (…) »

 

2)    Le Jardinier de Portofino. C’est le père de la petite Nina, dont le nom et la figure hantent tout le récit. Ce jardinier sans nom, qui a sauvé Ferdinand et Nina de la noyade, est maraîcher et vigneron, il connaît bien les plantes et fera figure de modèle pour Ferdinand, dans un moment de désespoir où le jeune homme ne sait que devenir. Bien plus tard, en Arizona, Ferdinand sera hébergé par un autre jardinier qui ressemble, dit-il, au premier.

 

3)    L’oncle botaniste. Cet oncle, qui veillait en Italie sur le jeune Ferdinand, poursuit en autodidacte une étude sur le botaniste Carl von Linné, inventeur de la nomenclature binaire des plantes. Toute l’œuvre poétique de « A » est constellée de noms de plantes et de fleurs. Le vocabulaire botanique, intégrant les noms vernaculaires des plantes, est pour L.Z. le point focal de sa recherche sur le son, le sens et l’origine des mots.

 

4)    « Les trois amis ». Ce sont « le russe blanc émigré » prosoviétique, l’anglais féru de poésie et la Rabbin maîtrisant l’hébreu et le Yiddish. Selon Ferdinand, ce trio « ne forme qu’une seule et même personne ». La ressemblance avec L.Z. est frappante, même si l’on admet que l’auteur ne connaissait pas l’hébreu et que l’anglais parlant persan ressemble à Basil Bunting, son alter ego (l’ami le plus dévoué parmi les poètes.)

 

            Cet éclatement de la personnalité de l’auteur a l’avantage de mettre l’accent sur les mots, les groupes de mots sur lesquels son esprit se polarise. À cet égard, et de façon plus générale, la belle étude d’Abigaïl Lang, Zukofsky et la mémoire des mots, nous aide à saisir la démarche sémantique de L.Z. :

            « Pound isole un aspect intéressant de la connotation en en soulignant la capacité qu’ont les mots d’emprunter leurs usages remarquables et mémorables (…) Mon hypothèse est que Zukofsky pousse plus loin ce phénomène et postule une capacité des mots de garder également en mémoire leurs usages non remarquables et non mémorables (…) Le mot est l’unité fondamentale de l’écriture zukofskienne. Comme l’atome, le mot insécable est néanmoins composé (…) Arrachés au dictionnaire, les mots emportent avec eux leur définition au sens large : prononciation, etymologie, exemples, usages (…) »

            Je me permets d’ajouter que pour L.Z., cette démarche constante, allant jusqu’à l’obsession, est une expérience physique et sensorielle – visuelle, auditive, opérant un va et vient constant avec la typographie, la page et l’observation des choses. Ce n’est pas un projet spéculatif et didactique.  Voici ce que j’avais pointé, par astérisques, sur mon exemplaire de Ferdinand :

 

 

          *  Creeping charlie.                                                                                                       

 

            Cette expression vernaculaire, évoquée maintes fois dans le roman, correspond à Commelina virginica, dite également Virginia Dayflower, une plante endémique en Amérique, très invasive en zones humides. Elle fait de belles fleurs bleues qui ne durent qu’un jour. Elle a tendance à coloniser l’espace des parcs, jardins et terrains vagues. Ferdinand la confond volontairement avec une autre plante, The Wandering Jew, le Juif Errant, « qui prospère comme une mauvaise herbe. » Nous connaissons cette dernière en Europe, Tradescantia, sous le nom commun de « misère ».

            Alors, commençons par le pire en matière de connotation : Dans les années 30-40, tous les Américains qui écoutent la radio ont entendu parler du prêtre Charles Coughlin, nationaliste xénophobe déchaîné contre les Juifs. Ils savent qu’en argot « creeping charlie » est une injure qui désigne les Juifs et que « charlie » est synonyme de crétin : Les crétins rampants, qui « envahissent » l’Amérique.  Louis Zukofsky sait tout cela mais ne s’est jamais engagé dans la polémique ; comme Apollinaire dans L’Hérésiarque, il inverse la malédiction et fait du Juif errant et des immigrés la semence de la civilisation dans sa diversité culturelle. Dans l’univers botanique de Linné et de l’oncle de Ferdinand, Creeping charlie appartient au jardin mental de la poésie et rejoint le monde merveilleux de Saint-John de Crèvecoeur, précisément nommé dans le roman, le merveilleux fermier franco-américain qui fut au dix-huitième siècle l’ami des Pères Fondateurs des USA.

 

            * Synesthésie et anamorphose

 

            Quelques lumineux fragments de Ferdinand manifestent la capacité de L.Z. de percevoir simultanément le visible et le sonore, de convertir l’un en l’autre. Il évoquera cela plus tard dans Bottom : On Shakespeare. Il s’agit là de flashs, d’échos sonores qui captent un instant notre attention : « Danse des sabots des chevaux »…  « le faisceau d’un phare »… Une attention auditive « analogue à une seconde vue »… Le visage déformé de la mère dans un miroir …. « L’écho d’une puissance qui retentit » … La perception des films muets à la fin du récit relève aussi de cette métamorphose, car les images semblent briller par l’écho sonore des mots qui les évoquent autant que par leur aspect…

 

            * Les épiphanies

 

            Parfois le récit de Ferdinand s’interrompt ou bien semble suspendu par une évocation, une sorte d’extase, de révélation textuelle, dont le lecteur peine à saisir le sens. Ainsi, quand Ferdinand dit qu’il a renoncé à la poésie, la même phrase énonce que « les mots, maintenant, se présentent naturellement. » Puis vient un petit couplet en forme de comptine et cette affirmation : « Le sens précis de l’expérience rappelé par cet usage des mots le bouleverse (…) »  De même, retrouvant son oncle et sa tante aux USA, Ferdinand est très ému par le fait que son oncle, pour ne pas l’inquiéter, s’est gardé de lui donner des nouvelles de ce qu’il avait vécu « aux pires moments » ; il ne peut s’empêcher de penser que « pour quiconque souhaiterait encore écrire, les derniers mots prononcés (par son oncle) étaient les plus remarquables. » Dans l’un et l’autre cas, les mots bouleversants sont tus.

 

            * Racines multiples

 

            C’est en évoquant pour la première fois le Creeping Charlie que Ferdinand fait l’éloge des racines multiples de l’Amérique. S’adressant à son ami le Rabbin, il dit : « Vous ne savez pas à quel point je suis triste parfois de ne pas être Noir ou Juif », puis il déplore que l’on puisse être trop exclusivement l’un ou l’autre. Dans la dernière partie du roman, il exalte « le travail ancestral des tribus éteintes d’indiens » les anciens rites. Il rêve d’une sorte de langue universelle, un chant du monde, « constitué seulement de notes » tout en déplorant que cela soit trop « dérisoire pour cimenter les passions humaines. »

 

            * Une utopie musicale

 

            Le roman est traversé par l’évocation de chants et de chœurs, à commencer par la chanson des indigènes de Cape Cod. Avant de partir avec son oncle et sa tante pour l’Arizona, il perçoit dans un demi-sommeil les voix d’un chœur provenant de la jetée d’un port. Plus tard, il siffle des Kalendas Mayas et là, les connotations volent dans tous les sens : chants de mai des Indiens, calendrier aztèque et la chanson d’amour de Raimbault de Vaqueyras, qu’il tient d’Ezra Pound.

            Ensuite, en chantonnant avec l’oncle et la tante, surgit le Menuet du Don Giovanni de Mozart « loin de la scène où les sons prennent sens. »  On se demande ce que vient faire dans Ferdinand la scène des trois masques, dont l’auteur dit que seuls des enfants « peuvent s’y laisser prendre » ?    Allusion ironique aux personnages des « trois amis », à l’auteur triplement masqué dans le roman ?

            Et le soir même, Ferdinand siffle The Miller of the Dee, la belle chanson du meunier anglais de Chester qui célèbre la joie de pouvoir vivre de son propre travail. Enfin, nous devinons le chant sublime d’un oiseau qui chante « au sommet des arbres les plus hauts. »

 

            * Palingénésie

 

            À quelques pages de la fin du roman et du voyage en automobile, Ferdinand fait une étrange allusion à la perpétuelle renaissance de la vie et peut-être à la réversibilité du temps. « … Il imagina les éléments cellulaires se divisant jusqu’à former un nouvel être, renaissant via le passé. L’étrange recomposition de la séquence, se matérialisant, lui permit de se détendre et de jouer avec cette idée (…), puis levant les yeux vers les étoiles, soudain proches, comme au temps où elles commencèrent à briller. »

            Cette hallucination, qui arrache le lecteur à la linéarité du récit, précède une pirouette temporelle qui ramène, pour conclure, Ferdinand et sa voiture dans les années 1900, en direction du capitole. Mais, ultime ironie, « seul le Rabbin », écrit l’auteur, aurait pu deviner cette histoire, suggère le texte. Divination cabalistique ? Non, suggestion du fait que le texte appartient à l’espace intemporel du poème, si précises que soient les coordonnées espace-temps du récit.

 

 

                                               CHERCHEZ  FERDINAND...

 

 

             L’admirable scène du film cassé que Ferdinand et ses trois amis regardent dans un petit cinéma de village est suivie de l’évocation d’un film usé et discontinu : enfant renversé par les vagues… christophe Colomb…. Sa Caravelle Nina, au retour du premier voyage…

            Il se trouve qu’en 1923 le film muet Christopher Columbus d’Edwin L. Hollywood est tourné à Brooklyn. Louis aura pu le voir, avec Nina en figure de proue. Cette évocation cinématographique nous ramène à l’insistance avec laquelle, dès le début du roman, et jusqu’à la fin Ferdinand est associé sans raison apparente au nom de Colomb, qui avait une statue à Portofino en Italie, point de départ du récit. Cela nous conduit à soulever deux questions, concernant le mot « Ferdinand » et le titre du roman :

1)    Il existe un Fernando Colombo, le second fils du navigateur, rescapé d’un possible naufrage devant l’Ile de la Jamaïque au terme du quatrième voyage du navigateur. Ce Fernandino devint le plus grand bibliothécaire de son temps et l’auteur génial d’un Libro de materias classant par ordre alphabétique tous les sujets abordés dans les milliers de livres de sa bibliothèque. Il est aussi l’inventeur d’un dictionnaire latin fondé sur les citations d’auteurs, pour chaque mot. Comment ne pas penser au Thanks to Dictionary de Zukofsky publié en 1932…

2)    Dans la tempête de Shakespeare (Acte I, Scène 2) Ferdinand, fils du roi de Naples est rescapé d’un naufrage et échoue sur l’ïle de Prospero….   Louis Zukofsky peut avoir vu en 1939 à l’American Yiddish Theater l’adaptation de Aaron Zeitlin, qui arrive à New-York, précédé par l’annonce du succès éclatant de la pièce à Lodz en Pologne l’année précédente.

 

             Un connaisseur de l’œuvre de Guillaume Apollinaire pourrait ajouter que le poème d’Alcools intitulé Le voyageur fut dédié à son ami Fernand Fleuret, qui avait publié en 1933 un essai magnifique sur Guillaume dans son De Gilles de Rais à Guillaume Apollinaire.                                                  
             Je laisse libre cours à la recherche d’autre lecteurs, en remerciant Philippe Blanchon, traducteur en français de Ferdinand, et Pierre Parlant, de m’avoir donné l’occasion de revenir sur une discussion déjà ancienne au sujet de A-17. Le traducteur et le préfacier contribuent par un travail remarquable à la diffusion de l’œuvre de Louis Zukofsky auprès des lecteurs.

             Toute traduction, dans la pluralité des langues, n’est-elle pas cette Babel heureuse que Roland Barthes appelait de ses vœux ? La traduction est au cœur-même du Yiddish, elle est au cœur de l’entreprise séculaire de « A ».

 

Le commentaire de sitaudis.fr

in « Kit de Survie », à paraître aux Presses du Réel.


À propos de « Ferdinand » de Louis Zukofsky, éditions NOUS, 2024
Traduction de l’anglais (US) et présentation de Philippe Blanchon.
Préface de Pierre Parlant.