Les oiseaux favorables d'Amaury Da Cunha et Stéphane Bouquet par Marie Borel

Les Parutions

16 mars
2015

Les oiseaux favorables d'Amaury Da Cunha et Stéphane Bouquet par Marie Borel

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Les hypothèses du monde sont innombrables et le temps passe

les oiseaux comme les vents peuvent être favorables

cinq oiseaux ont annoncé belle la traversée des jours et des images

 

un journal de voyage : trois jours trois nuits trois parties égales ou quasi

(triptyque)

le journal de clarisse – d’accord, appelons-la clarisse

 

elle est un personnage de sa pensée (une je s’éloigne, crois à peine à moi-même)

 

elle porte une robe jaune fluo dans la photographie dans une prairie  taillis des ronces dans le soleil un rêve de prairie qui descend vers le fleuve ce peut-être en bretagne la mer de l’autre côté de l’horizon une odeur de vagues

la prairie le bonheur l’herbe entre ses doigts un odeur de blé en herbe dans ses cheveux de loin toujours dans une autre photographie ceinturée à bord des choses le voyage commence

 

elle jongle avec l’absence, ironise tendrement sur la précarité des sentiments,

répond à des annonces espoir de sexe sans illusion d’un corps à venir, elle aime être seule avec ses idées dans une cuisine elle préfère danser à chanter

elle rencontre un poète c’est son premier

escalier dérobé trangression prosodique en soi

il rêve du garçon dans la photographie qu’il décrit il plonge se fracasse dans ses yeux où bat la mer il revient que d'autres coeurs imposent au sien la loi du leurre

 

 tout cela pour que ne rien n’arrive pour que pleurer ne soit pas que pour pleurer

cyprès de l’amour et des tombes un jardin sous la pluie un jour de neige parapluie retourné dans une bourrasque de vent ô solipsisme

 

 il n’y a pas d’essence ou d’idée des choses un oreiller jaune vert  des bougies jaunes flambées ensemble de la fumée bleue comme des boules planètes

lumineuses la circonvolution d’un arbre le geste d’une main dans la lumière

une femme enfermée dans une cage verre ou bien vue sous un plafond transparent l’image d’une maison silencieuse, une photo dans laquelle elle aura aimé vivre pour toujours

 

dans son emploi du temps des névralgies de temps

recherches matinales certitudes grignotées épiphanie de l’étymologie

fantaisie épistémologique

 

le petit chevalier ne peut pas s’effroyer

ce n’est pas le paradis perdu

les dieux pataugent et s’éclaboussent

 

 un arbre tout seul sur la colline sous le soleil

une odeur de chèvrefeuille lavande ou lilas

 

s’inventer des voyages et des rires fous

être ensemble dans une phrase

une communauté qui vient

une mémoire construite contre les étoile privées

barbara cassin et l’actualité nous rappellent que les grecs ont un mot pour homme qui est aussi la lumière

ulysse lumière amour connaissance

parti pris esthétique les métaphores de tout le monde

 

aussitôt trouvé aussitôt perdu dans la chambre de rhétorique d’amsterdam

toi dos nu à la fenêtre les cheveux attachés ne sais rien de ton corps

(silence les mouettes)

 

souviens-toi que tu es mortel

cela n’empêche aucun des arbres et aucun des oiseaux

après tout des conditions d’existence bleu comme les cailloux une promesse de bonheur matinal

dans le livre que je lis : vou viver a alegria de là voltar

 

 

 

 

 

 

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