Ils affinent notre athlétique par Catherine Pomparat
Cherchant à saisir leur figure athlétique préférée, de prosodiques épopées font signe d’aller dribbler sur le terrain des vertes années.
Sept nuances de vert jouent la tonalité d’une demi-volée sans contrôle : but Méditerranée.
Frappe épique hors de tout classement balistique, Chino aime le sport fait sept crochets pour la paix en Algérie avec le footballeur Rachid Mekhloufi.
Le dernier Long [poème de la partie III] fera partita aux morcellements amortis d’un morceau choisi.
Mekhloufi contrôle le ballon, poitrine grande ouverte et balle au pied. Il manipule les combinaisons d’une course à jamais inachevée.
Maintenant, il a plus de 80 ans, le héros de Chino, il est un peu souffrant, forcément, mais son maître football jailli du caniveau montre d’entrée de jeu, sans anti-jeu, la verticale de son but libérateur.
C’est son emplacement debout dressé qui produit l’effet, pas un « zigomar [du] foot à fric » aux coups trop tirés et pas francs.
1958 retrouver un terrain partagé —Qu’elle était verte mon Afrique du Nord— c’est que Chino touche au bord du pied gauche.
L’espace résistant des tours et des retours du boumerang de Boumezrag : l’indépendance comme but, c’est le jeu que prône le Mohamed à l’adresse de Mekhloufi et des amis Zitouni, Bouchouk, Maouche… et tous ceux qui débouchent la touche.
La force qui accroche les buts au drapeau vert s’obstine à tirer les ressorts braillés des noyés de la Seine.
1961 révolte rimbaldienne, « l’adolescence ardue » écrit ses Illuminations sans souci de reconstitution de la scène « et ces figures se renouvelant dans les autres circuits » poussent le cri de La Question « Ratissages, Massu, baignoire et gégène ».
1871 en avant !
Ils affinent notre athlétique les moutchiks des mechtas avec leur ballon rond du Front.
Je suis né sous les mêmes calicots, Chino, je tiens en laisse le même cochon sauvage dans les verdures de ton jeune âge, je suis un vieux compagnon qui a fait — Coupe de France 1956 — Sedan-Torcy/Troyes à Colombes.
Non, je ne rêve pas : l’adjectif possessif de la première personne du pluriel c’est Dora, sanglier des Ardennes, du pareil au même le dilemme entre notre maman et papa.
Thorez voulait nous envoyer là-bas, Alban Liechti ne voulait pas, « mais basta […] demain c’est match ».
Chino tombe la veste sur les arabesques graffitouillées de ses Petites Amoureuses.
Rachid Mekhloufi fit ça, moi je fis fissa aussi « à zagzigoter pantenant après ça » comme aujourd’hui « à la sueur de jokari » (photo Vanda Benes, 2016) « sans pitié de l’âge occis ».
Chino aime le sport, la propagation du rayonnement des phénomènes athlétiques relance la propulsion des significations foot-balistiques de la révolution poétique.
Le septuple fait d’histoire « voit sur les parois en zéro mémoire ».
Les opprimés voulaient crever leur boufiole (mot gascon tenant la transcription)
« le souffle de nul vent sauf putréfiant ».
Pour la liste des cieux vert-chou réajuster vos caoutchoucs dans les pages 157-169.
Des notes documentent les noms propres des figures d’athlètes révérées (c’est-à-dire ils, sujet du verbe affiner dans l’intitulé) — et un tableau chronologique à triple entrée qui établit des relations inouïes entre les instances « politique, sport, textes » (c’est-à-dire l’athlétique, nom féminin, emploi substantivé relativement aux formes qualifiées des poèmes qui enjambent librement des activités physiques libératrices : Chino aime le sport.)