Jean Daniel artistophobe? par Patrick Beurard-Valdoye

Les Incitations

13 août
2004

Jean Daniel artistophobe? par Patrick Beurard-Valdoye

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L'actualité passant les écrits restent.
Dans votre éditorial de la livraison du 22-28 juillet, vous revenez, dans une première partie, sur les relations tendues entre Ariel Sharon et les Français.Dans une seconde partie, vous évoquez cette affaire de la "mythomane" du RER, qui a hélas dévoilé une fois encore le manque d'esprit critique et de déontologie de la plupart des journalistes concernés. Pas le Nouvel Observateur en effet.
Dans votre article "Fatalité du vraisemblable", voilà que l'invraisemblable est alors donné à lire. Je vous cite : "le scénario d'horreur évoqué par notre mythomane n'était pas invraisemblable dans un monde où plus rien ne l'est, et où toute l'imagination des artistes consiste à proposer un peu plus d'horreur que d'ordinaire".
Voilà une horreur que nous ne tenons pas pour vraie. Plusieurs personnalités artistiques sont consternées par de pareils propos artistophobes. Au fond, si les medias ne vérifient pas la véracité de leurs sources, c'est bien de la faute des artistes. Mais quels artistes fréquentez-vous donc ?En outre, que par un raccourci sémantique, vous en veniez à confondre - ou faire confondre - la réalité sociale (l'horreur d'un fait divers) et la réalité artistique (l'horreur étant alors d'ordre esthétique, au service d'un questionnement de la beauté) montre une surprenante naïveté, à moins d'une volonté de nuire.
A vrai dire, vous avez finalement vraisemblablement raison : aujourd'hui les artistes de l'écriture de renom - les vivants que vous célébrez usuellement (auteurs romanesques) - sont pour la plupart journalistes ou dans la sphère médiatique. Vous vouliez bien entendu écrire : "dans un monde où plus rien ne l'est, et où toute l'imagination des journalistes consiste à proposer un peu plus d'horreur que d'ordinaire".
On aura donc rectifié.

Avec mon salut artistique navré,
PBV