05 déc.
2007
Ascension de Ludwig Hohl par Nicole Caligaris
Merci jeunes gens, la vie serait triste sans des types comme vous.
Ascension, bref mais grand roman de montagne - le seul ? - est le récit d'une dernière course. L'homme qui projette sa vie, l'homme patron de son sort et relié à un but, entraîne vers un sommet à prendre son ami sans but, lui, hésitant, homme qui renonce et qui renonce d'avance, terrifié. …videmment c'est la montagne la maîtresse du sort et du terme de chacun et il faut croire que la montagne reconnaît l'abandon comme une décision. Il faut croire que le ne pas pouvoir est digne d'un ne pas vouloir et même d'un ne vouloir pas. Je n'oublie pas ce que cette remarque représente pour ceux qui se trouvent aux prises quotidiennes avec des organisations larvairement autoritaires et réellement oppressives. Je n'oublie pas non plus que ce qui fait la grandeur d'un roman c'est ce qu'il a de litttérature dans le ventre et sous la peau. Je trouve dans Ascension, commencé en 1926, écrit six fois, déposé trente ans et repris encore avant sa publication en 1975, une méditation sur la force littéraire et le chaotique tracé d'une voie vers le livre. "Car le glacier n'a pas été "haché" seulement d'en haut ; de profil aussi, il a été réparti en toutes sortes d'antres, de salles, de niveaux ; semblable aux fondations, profondes de plusieurs étages, d'une usine écroulée ; si, par miracle, on pouvait un instant percer les ténèbres de cette substruction, la vue qui s'offrirait rappellerait certaines œuvres d'un