14 mars
2004
Reproche public. par Philippe Beck
De bon matin, et en dépit de difficultés dans la vie, je me permets de vousadresser un reproche public. Vous êtes à mes yeux un des rares espritslibres, vous le savez, et vous n'ignorez pas que je le dis volontiers. C'estl'une des plus belles qualités d'un être humain. Voici à mes yeux une limitede votre liberté à l'heure actuelle. Cette limite, elle est constatable, etmodifiable. Votre site appelant les consciences à l'expression pertinente etau refoulement des expressions inutiles, ma remarque a donc pour éventuelintérêt d'attirer l'attention sur certains requisits de la liberté. Il mesemble donc que dans certaines recensions récentes, vous distribuez lecompliment avec éclectisme. Bien entendu, l'éclectisme peut se définir unarbitraire constructif dans l'élection. Mais alors il faudrait peut-êtrejustifier davantage au plan intellectuel et des jugements surprenantsconcernant des oeuvres dont la solidité n'est pas apparente, et desjugements sévères et sommaires à l'égard d'oeuvres dotées de vraies qualitésd'écriture (dans ce dernier cas, je citerai la brutale exigence detransitivité à propos du dernier livre de Liliane Giraudon). J'ail'impression que, le sachant ou l'ignorant, vous justifiez parfois moins etvos piques et vos satisfécits. Est-il si sûr que les poètes interrogés parle "Matricule des Anges" aient vraiment dit des choses profondes, même en héroïque contradiction avec la faiblesse de leur oeuvre? Libre à vous, naturellement, de mal prendre mon reproche matinal. Je ne vous le fais qu'en imaginant qu'il pourrait aider à améliorer le niveau critique d'un site unique, le vôtre.
Deuxième e.mail :
Je crois qu'il faut interroger en soi la pente éclectique. Cela vaut pourchacun d'entre nous. Quant au livre de Liliane Giraudon, je ne l'ai pas etne l'ai pas lu ; je m'interroge seulement sur le caractère expéditif devotre note, et sur la brusque et surprenante apparition en vous de latransitivité comme impératif catégorique (quoique vos livres soient clairs àleur façon, cela ne vous ressemble pas, et votre note sur le livre de JérômeMauche, par exemple, l'atteste). Car enfin on pourrait y voir unerestauration des valeurs de Picard. Je n'ai pas encore lu votre réponse, maisvous pouvez adjoindre ce courriel au mien.
Deuxième e.mail :
Je crois qu'il faut interroger en soi la pente éclectique. Cela vaut pourchacun d'entre nous. Quant au livre de Liliane Giraudon, je ne l'ai pas etne l'ai pas lu ; je m'interroge seulement sur le caractère expéditif devotre note, et sur la brusque et surprenante apparition en vous de latransitivité comme impératif catégorique (quoique vos livres soient clairs àleur façon, cela ne vous ressemble pas, et votre note sur le livre de JérômeMauche, par exemple, l'atteste). Car enfin on pourrait y voir unerestauration des valeurs de Picard. Je n'ai pas encore lu votre réponse, maisvous pouvez adjoindre ce courriel au mien.