07 mai
2006
L'affaire Handke ? par Nicole Caligaris
Il paraît qu'il y a une ìaffaire Handke" ? on me dit que des pétitions circulent ?
Qu'est-ce que vous nous racontez ? vous êtes inquiets pour la liberté d'expression parce que le directeur d'un théâtre où sont abonnés quelques profs, pris d'un coup de mai, déprogramme la pièce d'un auteur triste comme un novembre, parti aux funérailles d'un tyran épurateur ethnique ? c'est pour ça que vous vous agitez ? Parce que c'est un théâtre que les initiés s'autorisent à surnommer Le Français avec un slurp qui sent le pruneau à l'Armagnac ? Alors que, pendant ce temps, la nouvelle a été diffusée ce samedi 6 mai sur RFI, le Ministère de l'intérieur de l'état français affrétait tranquillement un avion bombardier des pompiers pour la noria des rapatriements d'étrangers en nombre et surtout à l'abri des regards de la société civile et des humeurs des commandants de bord de l'aviation civile. Tout est permis. …trangers retenus en ìzone d'attente" sous la Ranger de policiers dont personne ne contrôle le racisme ordinaire qui se traduit par les mots ìsinges" pour désigner les arrivants d'Afrique noire, ìrats" pour désigner les arrivants du Maghreb, étrangers retenus des jours sans interlocuteur, dont les bagages sont détruits, à qui la police fait signer des papiers dont ils ne comprennent pas un traître mot, hâtivement traduits par un service d'interprétariat par téléphone. …trangers que personne n'a mission d'écouter ni de défendre, coupés de tout avocat, démunis de cartes téléphoniques, coupés de tout contact avec leurs proches souvent, distribués dans des chambres collectives, séparés de leur famille, pas volontiers envoyés à l'hôpital pour ne pas les lâcher, malades ou pas, et tabassés. Oui, ils sont tabassés, ventre, visage, tabassés et insultés, s'ils refusent l'embarquement du retour, bien à l'écart de tout témoin, tellement à l'écart que je n'entends pas pétitionner très fort à ce sujet, chez les gens de lettres : parmi les inquiétudes pour la démocratie, il doit y avoir les Causes avec un grand C et les cacahuètes avec un petit peanuts.
Lisez Bienvenue en France, publié en 2005 au Cherche Midi par la journaliste Anne de Loisy, qui fait le récit de son travail de médiatrice pour la Croix Rouge en zone d'attente.
Et si vous êtes pressé, lisez la page de synthèse du rapport du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, février 2006 sur
http://www.anafe.org/doc/communiques/com-63.html
Et lisez Cendres et métaux, allez, de la pétitionnaire Anne Weber, (Seuil, Fictions et Cie) : beau travail littéraire sur le travail de bureau.
Qu'est-ce que vous nous racontez ? vous êtes inquiets pour la liberté d'expression parce que le directeur d'un théâtre où sont abonnés quelques profs, pris d'un coup de mai, déprogramme la pièce d'un auteur triste comme un novembre, parti aux funérailles d'un tyran épurateur ethnique ? c'est pour ça que vous vous agitez ? Parce que c'est un théâtre que les initiés s'autorisent à surnommer Le Français avec un slurp qui sent le pruneau à l'Armagnac ? Alors que, pendant ce temps, la nouvelle a été diffusée ce samedi 6 mai sur RFI, le Ministère de l'intérieur de l'état français affrétait tranquillement un avion bombardier des pompiers pour la noria des rapatriements d'étrangers en nombre et surtout à l'abri des regards de la société civile et des humeurs des commandants de bord de l'aviation civile. Tout est permis. …trangers retenus en ìzone d'attente" sous la Ranger de policiers dont personne ne contrôle le racisme ordinaire qui se traduit par les mots ìsinges" pour désigner les arrivants d'Afrique noire, ìrats" pour désigner les arrivants du Maghreb, étrangers retenus des jours sans interlocuteur, dont les bagages sont détruits, à qui la police fait signer des papiers dont ils ne comprennent pas un traître mot, hâtivement traduits par un service d'interprétariat par téléphone. …trangers que personne n'a mission d'écouter ni de défendre, coupés de tout avocat, démunis de cartes téléphoniques, coupés de tout contact avec leurs proches souvent, distribués dans des chambres collectives, séparés de leur famille, pas volontiers envoyés à l'hôpital pour ne pas les lâcher, malades ou pas, et tabassés. Oui, ils sont tabassés, ventre, visage, tabassés et insultés, s'ils refusent l'embarquement du retour, bien à l'écart de tout témoin, tellement à l'écart que je n'entends pas pétitionner très fort à ce sujet, chez les gens de lettres : parmi les inquiétudes pour la démocratie, il doit y avoir les Causes avec un grand C et les cacahuètes avec un petit peanuts.
Lisez Bienvenue en France, publié en 2005 au Cherche Midi par la journaliste Anne de Loisy, qui fait le récit de son travail de médiatrice pour la Croix Rouge en zone d'attente.
Et si vous êtes pressé, lisez la page de synthèse du rapport du commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, février 2006 sur
http://www.anafe.org/doc/communiques/com-63.html
Et lisez Cendres et métaux, allez, de la pétitionnaire Anne Weber, (Seuil, Fictions et Cie) : beau travail littéraire sur le travail de bureau.