Le plaisir d’un casse retardé par ..., Théo Robine-Langlois par Nathalie Quintane

 

Voilà le vertical (tout en quatrains) le plus relâché, le plus élégamment désinvolte, de 2023 et de 1897 tout aussi bien, soit une échelle entre le gothique scientifique de Stocker et la fantasy politique de Le Guin (par exemple), ce qui se justifie puisque c’est une histoire de plantes, donc de montée, voire de grimpette : l’héroïne, hyène-acrobate et she-dandy lambda, est une monte en l’air qui,
En toute occasion passe comme un coup de vent (sa devise)
et surtout vise le casse parfait. Mais les plantes se sont révoltées et dominent l’éco-système…
Toute une faune se bouscule dans le vertical : des gastéropodes, les rapetis (sorte de mafieux arnaqueurs), des rats, Unz marchandz 8zpattes (ni morale ni parti ni dédain) ou encore les fameuses milices pourpres…
Qui va se faire dépouiller ? La poésie, au moins :

Je veux le faire ce travail de monte en l’air
Essorer les richesses de ce parnasse le mettre à nu

qui ne résiste pas à cette danse incontrôlée, 

Une vouivre lui donne des grands coups de katana
Tandis que des têtes de morsures la hachent ici et nà

menée par l’anastrophe 

Face à mon nouvel ennemi j’hésite
Tel marche vertical vers ma mort
Je dois faire très vite
Et décide de me jeter dans le vide encore

et le mirliton

Ma mâchoire plus puissante que pendant ma vuie
Ouf, l’extérieur, il fait froid, il fait sombre, c’est la nuit

avec une liberté rare et la joie sans mélange d’une hybridation tous azimuts (pour une fois, pas un vain mot)

Je fuis cette assemblée endormie de doux bébés
Je viens de faire une énorme connerie je la réalise bébé

C’est le rap des années 90 qui en rajoute une couche, celui de Disiz la Peste ou des débuts de Diam’s… On sourit beaucoup et on pense (enfin, moi) aux blagues mélancoliques de Laforgue, à Forneret, mais tout refaits à neuf et prêts, guidés par les plantes, au combat…

[…] la capuche cache mon visage
Mes traits et mon pelage