18 juin
2006
Les nourritures typographiques de Jean-François Bory par Nathalie Quintane
Les plus beaux livres de Jean-François Bory cernent une fragilité - du monde, de soi, du livre, de tout - parenthèses échappées de peu au néant et y allant sans retour - sans retour et presque décidés. Dans Les nourritures typographiques, Bory invente un autre cerne : légèrement flous, tour à tour mangés au blanc ou fondus au noir, ces calligrammes d'après Apollinaire (comme il l'indique dans Japon, le retour, publié en 2004 chez Al Dante et qui peut être considéré comme un précédent immédiat des Nourritures) semblent avec peine s'extirper du sommeil, la mise au point étant faite sur de courts textes, parfois très proches d'un haï-ku contemporain et qui sont, nous dit-il, "le cartel, l'épitomé, le résultat" des signes graphiques.
Un livre d'une acuité rare, qui nous donne à comprendre ce que pourrait être le "sentiment philosophique".
Un livre d'une acuité rare, qui nous donne à comprendre ce que pourrait être le "sentiment philosophique".