17 sept.
2003
Remarcq 1 par Jacques Demarcq
Polémique alexandrine
Il faudrait défendre et illustrer l'alexandrinisme comme forme de résistance et résistance de la forme dans un monde où les barbares menacent d'autant plus que la barbarie occupe déjà la scène culturelle civilisée.
Donc : s'agit pas chez Prigent de décasyllabes, qui sont fondamentalement des trimètres : 4 + (2+4 ou 3+3 =) 6 ou inversement 6 + 4, mais bien de pentasyllabes, impairs et monomètriques. Avec cette souplesse que le poète non oulipien sait passer au tétrasyllabe ou à l'héxasyllabe quand ça lui chante. Le meilleur du Moyen-Âge (Dante et Pétrarque les premiers) avait aussi de ces souplesses. Le rythme une fois posé, on s'en balance. En excellente musique, ça s'appelle le swing. Il y a beaucoup de Moyen-Âge dans Grand-Mère quéquette : sa composition d'ensemble, ses grandes laisses entre récit et litanie énumérative, ses références fréquentes au dit M-Â, son inespoir pas désespéré mais joyeux, villonien, etc.
Le M-Â, dans ce que son art et sa poésie ont de meilleur, se bat inutilement contre un dogmatisme religieux qui va aboutir aux totalitarismes sanguinaires de la Renaissance (en Amérique espagnole puis en Europe). Tout choix formel est politique, bien plus que les déclarations.
Il faudrait défendre et illustrer l'alexandrinisme comme forme de résistance et résistance de la forme dans un monde où les barbares menacent d'autant plus que la barbarie occupe déjà la scène culturelle civilisée.
Donc : s'agit pas chez Prigent de décasyllabes, qui sont fondamentalement des trimètres : 4 + (2+4 ou 3+3 =) 6 ou inversement 6 + 4, mais bien de pentasyllabes, impairs et monomètriques. Avec cette souplesse que le poète non oulipien sait passer au tétrasyllabe ou à l'héxasyllabe quand ça lui chante. Le meilleur du Moyen-Âge (Dante et Pétrarque les premiers) avait aussi de ces souplesses. Le rythme une fois posé, on s'en balance. En excellente musique, ça s'appelle le swing. Il y a beaucoup de Moyen-Âge dans Grand-Mère quéquette : sa composition d'ensemble, ses grandes laisses entre récit et litanie énumérative, ses références fréquentes au dit M-Â, son inespoir pas désespéré mais joyeux, villonien, etc.
Le M-Â, dans ce que son art et sa poésie ont de meilleur, se bat inutilement contre un dogmatisme religieux qui va aboutir aux totalitarismes sanguinaires de la Renaissance (en Amérique espagnole puis en Europe). Tout choix formel est politique, bien plus que les déclarations.