Gare Maritime 2016 par Tristan Hordé

Les Parutions

11 oct.
2016

Gare Maritime 2016 par Tristan Hordé

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« Une revue est un lieu de partage. Une association d’individus et d’idées », écrivent les animateurs de la revue Gruppen dans Gare maritime, qui les accueille. La Maison de la Poésie de Nantes publie une fois par an sa revue pour partager des textes lus dans la ville, au Lieu Unique ou au Pannonica. Publication de poèmes et de proses, c’est évidemment l’essentiel du contenu de toute revue de littérature, et Gare maritime ajoute toute une série d’éléments. Elle est aussi une anthologie sonore, joignant aux écrits un CD qui réunit des extraits des textes lus. Tous les auteurs sont présentés précisément et à leur diversité répond celle des notices : vue de l’ensemble de l’œuvre (Pierre Guéry par Roland Cornthwaite), extrait d’un livre à paraître (Michel Deguy, dialogue avec Bénédicte Gorrillot), quelques aspects de l’écriture (Pierre Bergounioux par Jean-Claude Pinson), relation entre des textes et leur auteur (Claude Chambard par Bernard Bretonnière), découverte d’une œuvre (Élodie Petit par Jean-Marie Gleize), etc. Ces notices, plus ou moins développées, débordent souvent le caractère informatif de ce genre de textes et sont des essais littéraires, comme, par exemple, celle consacrée à Emmanuelle Pireyre par Guennaël Boutouillet. Toutes sont précédées d’une photographie et suivies d’une bibliographie.

Quels sont les 22 auteurs francophones présents en 2015 ? Comme chaque année, il ne s’agissait pas d’offrir un panorama de ce qui s’écrit mais de faire entendre des voix très diverses, d’écrivains confirmés ou non, qui dialoguent avec le public — de Jean-Christophe Bailly ou Pierre Bergounioux à Fabrice Caravaca, d’Oscarine Bosquet à James Noël ou Benoît Vincent. La poésie en d’autres langues garde toujours sa place et l’on découvre Joséphine Bacon et Natasha Kanapé Fontaine, toutes deux innues, Walis Norgan et Liao Mei-hsuan, de Taïwan, et Anna Glazova, Russe, poètes que l’on peut lire maintenant grâce à des des traductions récentes. Gare maritime ouvre aussi ses pages à des éditeurs ’’découvreurs’’ : Contre-mur, Contrat maint, Gruppen (revue et édition). Une place particulière est donnée à Bénédicte Vilgrain, dont les travaux (sous le titre général « Une grammaire tibétaine ») sont commentés par Pascal Poyet. La livraison s’achève par quelques lignes à propos des musiciens qui accompagnaient des lectures et de chaque rédacteur des notices.

Dans le bouillonnement de la poésie contemporaine, Gare maritime ne prétend pas classer, seulement donner à lire et à écouter, sans prévention. Ajoutons que la revue, au format oblong (15cmx32cm), est fort agréable à lire.

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