Pennequin : la saga par Nathalie Quintane

Les Incitations

01 oct.
2007

Pennequin : la saga par Nathalie Quintane

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Ah et puis j'ai quelque chose à ajouter : arrête de transpirer quand tu lis en public (c'est vrai, c'est désagréable, à la fin).


Bien, revenons à nos moutons qui, vu l'économie communicationnelle du net, ont tendance à battre simultanément 36 campagnes. Le texte de Pennequin est écrit - non largué. Beau en son début où, l'on pouvait s'en douter, Mesrine = Pennequin, "... et après le naître la grande nuit, le grand éteignoir dans la tête, la grosse matière sombrée de nos vies qui basculent...", que dit-il ensuite ?
Quelques petites choses que nous ne sommes pas sans savoir ni avoir déjà lu déjà dit : la "gouvernance" parfois douteuse de Mitterand, une gauche qui ne parvient plus à se renouveler (" car pourquoi à gauche on s'enquille toujours dans des postures en poussière qu'on appelle trotskisme, socialisme, ou communisme bulletin, hein ?"), Paris vidé de ses pauvres, l'impression que voter ne change rien, etc, etc.

Si l'on doit faire un reproche à ce texte, c'est celui de reprendre les banalités du temps - mais les poètes sont aussi là pour ça : reprendre les banalités du temps. Pennequin le fait à sa manière, en s'appuyant sur des glissements de sons et de sens parfois hirsutes, parfois limites ("... attends que je sorte mon flingue bulletin, et dis-moi tes autres noms, avant que je ne te bute bulletin."), mêlés à des considérations plutôt nuancées (cf. le passage sur les "philosophes qui conceptent à la minute, qui ont un concepteur à la place d'une conscience" et qui pensent qu'avec Le Pen au pouvoir les gens vont forcément descendre dans la rue, faire la révolution et tout le tralala - critique semblable à celle qu'avait formulée PLP au moment où certains s'excitaient de la même manière sur Sarkozy).

Le fond de ce texte est classiquement anarchiste (littéraire-anarchiste - n'épousant la rigueur d'aucune doctrine, fût-elle peu rigoureuse). Ce texte n'a rien à voir avec la citation de Bakounine - j'ignorais d'ailleurs que Bakounine avait pu écrire des choses aussi bêtes), rien à voir non plus avec les leçons de philosophie qu'on voit de plus en plus fleurir dans les revues de poésie, et qui espèrent que le mot bombe fera un jour un petit BOUM sur la page.

En guise de conclusion, je me demande s'il ne serait pas souhaitable que nos sites, tout en demeurent des lieux de débats, voire d'empoignades, se gardent de toute trollisation * intempestive (cf. certaine remarcq).




* Sur les réseaux informatiques, notamment Internet et Usenet, on utilise le terme troll pour désigner une personne, ou un groupe de personnes, participant à un espace de discussion, qui cherche à détourner insidieusement le sujet d'une discussion pour générer des conflits en incitant à la polémique et en provoquant les autres participants.
Par métonymie, on parle de troll pour un message dont le caractère est susceptible de générer des polémiques ou étant excessivement provocateur, sans chercher à être constructif, ou auquel on ne veut pas répondre et que l'on tente de discréditer en le nommant ainsi.