Refonder l'orthographe ? par Tristan Hordé
On ne sait pas trop ce que sera la "refondation de l'école", mais ce que propose Olivier Barbarant (inspecteur général, cependant poète et éditeur d'Aragon dans la Pléiade) à propos de la dictée, dans l'enseignement primaire et des collèges, relève du bon sens : distinguer dans l'apprentissage et la correction l'orthographe d'usage de l'orthographe grammaticale. Ce qui est surprenant, c'est que cette manière d'enseigner est présentée comme une expérimentation... Faut-il rappeler que Freinet, il y a maintenant plus de 90 ans, avait abandonné cet exercice d'évaluation et de discrimination qu'est la dictée, au profit d'autres travaux et que les élèves quittaient l'école en sachant écrire à peu près sans "faute" ? Faut-il rappeler qu'à l'époque où les écoles normales d'instituteurs (pas les IUFM !) existaient, les futurs instituteurs apprenaient à enseigner l'orthographe autrement qu'en totalisant des "fautes" ? Faut-il rappeler que des modifications de l'orthographe d'usage sont "recommandées" (y compris par l'Académie française...), mais non appliquées, pas plus dans l'édition que dans les classes ? Vieux débat... La distinction continue sans doute à exiger que l'on écrive connaître et non conaitre, chariot et non charriot. Etc.