Un été avec Pascal d'Antoine Compagnon par Claude Minière

Quel été ?  On ne sent pas le chaud.  Ni le froid.  Le titre n’est justifié que par l’été 2019 où France Inter diffusait ces chroniques (trente cinq, mais l’auteur en écrivit quarante et une).  Vous me direz que c’est une justification suffisante, mais le programme a imposé, c’est évident, certaines formes contraintes.  Le parti pris d’Antoine Compagnon est honnête qui adopte le ton de la conversation, en accord avec Pascal (une manière d’écrire « toute composée de pensées nées sur les entretiens ordinaires de la vie »).  Mais il a aussi le mérite, in fine, de présenter un Pascal joueur : « Il y avait en Pascal un jouteur et un joueur.  Il aimait les masques, les doubles, les pseudonymes » (p. 224) ; « Il faut imaginer un Pascal taquin, riant avec le duc de Roannez, Méré ou Mitton.  En tout mathématicien, il y a du potache. » (p.225).  Le professeur au Collège de France vous fera connaître et comprendre les pseudonymes et anagrammes  (M. de Mons, Louis de Montalte, Amos Dettonville, Salomon de Tultie) dont se joue Pascal et sous lesquels, parfois, il se cache.

     Antoine Compagnon convoque Proust comme allié, Swann estimant qu’on devrait mettre dans le journal les Pensées.  Mais d’Isidore Ducasse, pas de mention. Pourtant, les Poésies, précisément, n’étaient-elles pas un journal ?