Jamais de Véronique Bergen par Christophe Stolowicki
De faconde féconde dans l’« entre-deux idiomes » où « langue, […] écriture vivent sur pilotis » ; logorrhéique à l’orée d’un arrêt sur dommage, déferlante d’un in-quarto vagissant, quand la réparation d’une mère rejetante fuse en télescopage de multi-jets ; remugle en boucle le récit mené avec un art consommé de romancière poète traquant son secret de famille de troisième génération, nous égarant sur la vraie-fausse piste d’un quart de judaïté (« Je porte les crimes de ma famille sur mes épaules, c’est pourquoi je suis voûtée », dit le Judas de mère, à son moucharabieh) ; unité de temps la minute du récit resserré desserré sur une heure, celle à quelques paliers de 18 h à 18 h 59 où monte de la vieillarde l’angoisse à son paroxysme quotidien, celle de Péguy de toute une vie développant son non-dit dans l’histoire d’une heure pressée comme le citron vert décati quand « se défenestrent » « les quatre à cinq dents qui [… ] restent » du haut bas de leurs quatre-vingt cinq hivers ; de braguette brabançonne le chocolat d’usine que produit le grand-père débusqué aux manettes de son four crématoire violeur ; prise à la lettre « l’excision du flamand et l’infibulation du français » – le flamingant pauvre en voyelles, rauque de ses occlusives, cache à l’horizon diapason de deux millénaires un autre train de mémoire de consonnes élémentaires, hébraïque.