LA TOUR (L6) par Jean-Marc Baillieu
Les Lundis d’un confinement (6)
Celle qui s’élevait « primitivement » à la croisée fut remplacée ! « En 1836 par une disgracieuse coupole recouverte de zinc ». Déjà en 1162, un incendie avait en partie détruit l’édifice dont la nef dès le XIIIème (siècle) fut fermée à partie de la deuxième travée. Trace perdue à Léchelle, sur la ligne d’Esternay, de Saint Quiriace quoiqu’affirmât, peut-être pour se faire mousser, certain limier l’avoir suivie par la rue Christophe-Opoix jusqu’à l’hôtel de Vauluisant au 8 de la rue des Capucins… Et à une demi-heure de la valaisane Sierre/Siders, le Muzot de Rilke avait aussi allure de tour, c’est dire !
Et si H., F.H. et même Johann Christian F.H. à quelques pas du Stift (Stft !) occupa1807-1843 celle du menuisier Ernst Zimmer au bord du Neckar, son « cher » Neckar » puisque né 20 mars 1770 au « cloître » / presbytère de Lauffen-am-Neckar où vivaient Heinrich son pasteur de père et sa génitrice Johanna Christiana née Heyn « issue d’une famille souabe de tradition piétiste » qui se remaria en 1774 avec J.-C. Gock de Nürtingen, sur le Neckar encore mais cette fois en amont de Stuttgart (Stttgt !), où crécha désormais la famille revue et corrigée suite au DC du pasteur en juillet 1772, 40 jours avant la naissance d’Henrike, petite sœur de Friedrich « le Souabe des Souabes » comme qualifiait son locataire le bienveillant Zimmer (« Ce qu’est un Souabe, il l’est jusqu’au bout. »), et même si celaqui précède, Carl-Gustav Jung lui, s’en fit construire une à Bollingen au bord du lac dit de Zurich à cinquante kilomètres environ de l’éponyme cité, entre Rpprswl et Schmrkn, Rapperswil et Schmerikon si vous préférez. « Rien à voir, rien à voir entre F.H. et C.-G. J. », me direz-vous, certes certes mais à boire si, et toute l’eau du Neckar si besoin, d’autant que « par un tunnel on descend dans les bois » pour y prendre qui ou que pourra !
Alors qualifier Tanger de « tourterelle sur l’épaule de l’Afrique » fait-ce d’Henry de Montherlant un poète ? La « boule de neige de la non-contrainte » nous conduit à rapporter du même cet avis : « Nietzsche pense convulsivement ; il souffre jusque dans la joie » auquel on pourra adhérer en lisant la judicieuse sélection de Lettres d’Italie de cet autre « Friedrich » excellement préfacée et co-traduite (avec Florence Albrecht) par Pierre Parlant (éd. Nous, 2019) qui, déjà dans Hi.e.ms,revue qu’ilco-animait1997-2003 avec Jean-Paul Chague et Catherine Teissier, proposait en bilingue des poètes allemands et italiens, mais peu d’étatsuniens* quoique l’intense et réussi n°6/7 « de la ponctuation » inclue une belle étude de Jacques Demarcq sur celle d’e.e. cummings.
A kil’tour ? Pharsale de Lucain ou Faire sale de Lacan ? Plus que jamais : « (De) la tour, prends garde ! » et pas de goldene Mitte, pas de juste milieu car (n’oublions pas que) Würze / Wurzel,« bulbe d’iris a parfum de violette »! D’ailleurs, à Cumes en avril «… the cruellest month ... »,T.S Eliot ou pas, non, je ne vis, perchée, la Sibylle (qui disait) « Je veux mourir. »
* d’où peut-être l’inexcusable absence de cette inoubliable revue (comme de Tartalacrème1979-1986citée in Lundi… 4) dans l’anthologie Flammarion2017 de « poésies en France » par l’usanophile Y. di Manno et I. Garron, auteur aussi en couverture d’une (mauvaise) photographie prise aux U.S.A. avec un slogan en langue anglo-américaine (un comble pour une anthologie de « poésies en France » !), et qui, par contre, citèrent trois fois une revue de Jean Daive (avec qui I. Garron collabora à la radio) née en 2013 donc hors période de leur étude (1960-2010)… Et si moult poètes étatsuniens y sont cités (jusqu’à plus de dix fois chacun pour E. Pound, C. Olson, W.C. Williams, 3 poètes précédemment traduits par Y. di Manno), ni Alain Frontier1937 (pourtant auteur de La poésieéd. Belin, 1990 qui analyse aussi le contemporain), ni Pierre Parlant1957 ne le sont ! Décidément, nombreux sont les biais qui grèvent l’autorité de cette anthologie (cf. déjà mon article sur Sitaudis).
Nota : usan : étatsunien.