MUMU & Alii* (L2) par Jean-Marc Baillieu

Les Incitations

26 mars
2020

MUMU & Alii* (L2) par Jean-Marc Baillieu

  • Partager sur Facebook

J’ai pu dire… et écrire, en fait j’avais à dire quelques mots, « ich soll ein paar Worte sagen », ou plutôt bien que marchant difficilement (terrain escarpé, abrupt, souffle court) j’allais écrire « mais tant peut survenir » : « Es ist Zeit (…) dass es Zeit wird ? » : oui, est-il temps que le temps advienne (autant qu’il m’en souvienne) ? Ou alors seulement prendre le temps d’observer la contrée / Wildnis au fil des jours ? Wildnis  ? Mais Mumu dans tout ça, me direz-vous ?

Ah oui certes, Mumu, y revenir car, en écho au premier Lundi,  certain amical correspondant me signala une autre Muriel que celle1963 d’Alain Resnais, celle d’Em. Ho. (dixit feu Hubert Lucot), une Muriel du XXIe siècle, un « film »sous forme d’albumcipM éd., 2017: il faut sans hâte en manipuler les feuilles pour lire deux pages d’un texte et regarder vingt-quatre photographies, phrases et phases laissant le lecteur, la lectrice tramer ou pas une potentielle fiction, mise en perspective d’une réalité croquée, photographiée et montée par Em. Ho. dont on ne saurait oublier l’appétence ancienne pour les images, et ce dès certaine Villa Harris Hachette/P.O.L, 1978, un album, et d’images aussi, mais autres et autrement.

Sinon, bravo à la cordiale destinaire qui a reconnu la ville évoquée dans le premier Lundi (intitulé Synapsis) : Boulogne-sur-Mer, confirmée par l’utilisation du mot Lundi, un écho à ceux de Sainte-Beuve, Charles Augustin natif1804 de cette sous-préfecture du Pas-de-Calais où Lesage, Alain René de son prénom, auteur d’un Guzman d’Alfarache (tiens, déjà autrement présent page 4 d’Epreuve de l’ocre récemment diffusé par voie postale) mourut1747. Anecdotique y serait aussi la gastro d’Henry Jamescf. sa bio par Leon Edel au début du XXe quand la ville était une importante villégiature anglaise, où on continue d’ailleurs à confectionner en famille le Christmas pudding, et où, pour signifier que leur repas serait de peu, les pauvres y disaient  manger des « are not », …de quoi garder la ligne Fil de fer et cependant pas de trace chez Jehan Rictus1867-1933, natif du lieu, auteur de F2f devenu Parisien soliloqueur du pauvre  (« Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,... ») qui nous habille pour la suivante (et présente) saison : « Merl’ v’là l’Printemps ! Ah ! salop’rie, (…) V’là les poèt’s qui pinc’ent leur lyre / (Malgré qui n’aient rien dans l’fusil) ».

Effectivement Gabriel, jusqu’à même parer ce rien en pseudo sonnet quotidien auquel tu aurais peut-être opposé un intempestif : « si mon cul sonnait, tu saurais l’heure. ». Mais fi d’égocentrique pressé plus occupé à se répandre qu’à œuvrer sérieusement, allons plutôt lire, relire Corona ** du poète cité au tout début, et les auteurs ici nommés, sauf à, tel l’octogénaire ami confiné en sa borie ***, préférer vérifier le nombre de grains de riz des sachets les contenant…

---------

* ce texte constitue le deuxième des Lundis d’un confinement
** me fut par une honorable correspondante signalé la présence de ce mot  page 3 d’Epreuve de l’ocre : « y la mitra, y la corona » : avais-je sélectionné cette citation de M. Manara inconsciemment « contaminé » par l’impérialiste trisyllabe rabâché par le flux médiatique ?
*** et voir ou revoir La Maison des bories, le film1970 de Jacques Doniol-Valcroze