De l'âme de Martin Richet par Jean-Marc Baillieu
Dans sa pertinente collection dont les ouvrages (de 12 à 48 pages) ont des revers de couverture d’un rouge « à tomber », après E. Fournier, P. Poyet, B. Vilgrain, D. Volut entre autres, et sous l’égide d’A.-M. Albiach et de R. Giroux, Éric Pesty, éditeur à Marseille, nous propose de découvrir Martin Richet, par ailleurs connu pour son incessante mission de traduction de poètes étatsuniens contemporains. Et c’est une belle surprise que ce De l’âme, partie de Comment vivre comme il nous est indiqué. Alors oui, commencer à/ par la lettre A pour affirmer d’emblée : « Tout est vrai », et terminer (p.32) l’opus par « Y-7 » au terme d’un Index de trois pages, un poème-liste qui en répertorie de judicieuse et saisissante façon le lexique, ainsi la boucle, une boucle est bouclée. Alors distinguer l’incipit qui tient en deux propositions non sybillines mais intrigantes qui invitent à tourner la page, les pages 7 à 20, en « vers » et nombreuses lignes blanches, pages toutes marquées de ce « A » initial qui « a le choix » de l’interpellation : « Soumission au papier / Je vous soumets au papier » même si « Le présent ne passe pas », de même que (p.9) « Le langage ne perçoit pas »… Reste à chercher « la loi », peut-être en la matérialité de l’acte (« Le stylo fait attache » p.14), de ce qui est en train de se tramer, de ce qui aussi le compose : la page, le signe : « Tout ce qui s’écrit se voit » pour conclure, après un subtil cheminement, que « Le vrai s’inscrit dans l’alphabet » (p.20). Suit L’idée A, une suite (magnifique) de quatre onzains encadrés par deux distiques (AB-BA), suite narrante au vers-clef : « D’aimer aimer, enfin décrire.»(p.27)… Et peut-être : « d’écrire », oui, oui Monsieur Richet, continuez d’écrire, s’il vous plaît.