TOUTE LA LIRE (revue) par Jean-Marc Baillieu
Un proverbe peul en exergue, une déclaration de trois pages : « Toute la lire voudrait produire(…) une carte de poégraphie », ce néologisme qualifiant la revue, un sommaire bien lisible sur fond noir, une couverture agréable au toucher, une reliure souple, une police de caractère originale, une mise en page incitant à la lecture, des images photographiques pleine page (rendant bien certaine lumière saturée de chaleur africaine), un logo animal, voilà une revue qui dans sa matérialité pensée et soignée (une designer est à l’œuvre) séduit et s’impose dès la première livraison, et ce pour un prix (12 euro) qui n’est pas excessif. Dans l’élégante et drue déclaration liminaire de Christian Désagulier (qui anime la revue), on relève : « figures d’interférence », « point de vue », « équilibre », « assemblage », « exploration est expérience », « risques », « torches de nuit », « guides »,... pour consigner « l’inachevé, l’hypothèse, l’observation banale ou intrigante, énigmatique, espérée, attendue », sans négliger « la science et la technique », ce qu’illustrent les treize contributions de cette livraison où l’on retrouve quelques noms connus, ainsi par affinité chacun peut y trouver sa porte d’entrée, puis découvrir d’autres pépites. Cheminer, prendre des chemins de traverse, s’arrêter, reprendre sa course, cette revue le permet, signe de son indéniable intérêt, une revue ouverte qui prend d’emblée le risque d’un texte de 66 pages (sur 174) et d’un texte non traduit de l’anglais, sans que cela fâche outre mesure. Un bémol : la trop forte présence du foliotage (nombre, taille, épaisseur) qui peut parasiter la lecture de l’essentiel des pages : le texte. N’empêche qu’après un tel « Cahier n°1 », on attend le suivant, les suivants !