13 déc.
2002
Dormez en paix par Jean-Marc Baillieu
Il me paraît nécessaire de situer le contexte de la question posée tel qu'il m'apparaît.
…crire s'apprend et est utile à la vie sociétale. Mais on peut aussi écrire en dehors d'un cadre utilitaire, céder à une pulsion qui amène à écrire sans commande externe, spontanément.
Comment et pourquoi passer de l'intimité de ce geste à l'idée d'en porter l'écho à l'extérieur ?
Nécessité d'une reconnaissance ? Contrairement aux beaux-arts et à la musique, il n'existe pas d'école de littérature qui légitimerait la capacité d'écrire. La reconnaissance (extérieure) passe par la publication, l'édition. Intervient un tiers, l'éditeur, accepté et reconnu comme instance de légitimation du geste d'écriture. Pour lui, entrepreneur, le manuscrit est une matière première qui représente le moindre coût de son travail d'éditeur (10% pour aller vite). L'acceptation du manuscrit est légitimée, institutionnalisée par un contrat.
Mais les idées issues de mai 1968 (autogestion par ex.), l'apparition d'innovations technologiques accessibles (photocopie, micro-ordinateurs avec logiciels de traitement de texte et d'édition personnelle) sont susceptibles de remettre en cause le système éditorial sont la force principale reste la distribution, la mise en librairie, voire l'opération de marketing/mercatique liée à la mise sur le marché d'un livre.
Mais pourquoi, en dehors des machines/ stratégies éditoriales fonctionnant selon les lois du marché (minimisation des coûts et recherche du profit maximum), n'existeraient pas des niches, des micro-marchés adaptés à offre et demande, en matière d'écrit de recherche, de poésie par ex .,ce que permet aussi peut-être l'édition via Internet ? C'est dans la logique du marché que des start-up, même d'auto-édition, se mettent en place, le marché étant censé faire le tri par la suite. Franchement, si quelqu'un diffuse à cent exemplaires (plus ou moins ciblés, en S.P. par ex.) des écrits qu'il estime, cela occupe des gens pendant un certain temps (de loisir), cela consomme des matériaux, cela fait plaisir à auteur , éditeur, voire lecteur, en bref tout bénéf' pour l'ordre établi.
Ainsi soit-il et dormez en paix braves gens.En toute amitié, ce 11 décembre 2002, Commissaire Baillieu.
…crire s'apprend et est utile à la vie sociétale. Mais on peut aussi écrire en dehors d'un cadre utilitaire, céder à une pulsion qui amène à écrire sans commande externe, spontanément.
Comment et pourquoi passer de l'intimité de ce geste à l'idée d'en porter l'écho à l'extérieur ?
Nécessité d'une reconnaissance ? Contrairement aux beaux-arts et à la musique, il n'existe pas d'école de littérature qui légitimerait la capacité d'écrire. La reconnaissance (extérieure) passe par la publication, l'édition. Intervient un tiers, l'éditeur, accepté et reconnu comme instance de légitimation du geste d'écriture. Pour lui, entrepreneur, le manuscrit est une matière première qui représente le moindre coût de son travail d'éditeur (10% pour aller vite). L'acceptation du manuscrit est légitimée, institutionnalisée par un contrat.
Mais les idées issues de mai 1968 (autogestion par ex.), l'apparition d'innovations technologiques accessibles (photocopie, micro-ordinateurs avec logiciels de traitement de texte et d'édition personnelle) sont susceptibles de remettre en cause le système éditorial sont la force principale reste la distribution, la mise en librairie, voire l'opération de marketing/mercatique liée à la mise sur le marché d'un livre.
Mais pourquoi, en dehors des machines/ stratégies éditoriales fonctionnant selon les lois du marché (minimisation des coûts et recherche du profit maximum), n'existeraient pas des niches, des micro-marchés adaptés à offre et demande, en matière d'écrit de recherche, de poésie par ex .,ce que permet aussi peut-être l'édition via Internet ? C'est dans la logique du marché que des start-up, même d'auto-édition, se mettent en place, le marché étant censé faire le tri par la suite. Franchement, si quelqu'un diffuse à cent exemplaires (plus ou moins ciblés, en S.P. par ex.) des écrits qu'il estime, cela occupe des gens pendant un certain temps (de loisir), cela consomme des matériaux, cela fait plaisir à auteur , éditeur, voire lecteur, en bref tout bénéf' pour l'ordre établi.
Ainsi soit-il et dormez en paix braves gens.En toute amitié, ce 11 décembre 2002, Commissaire Baillieu.