Correspondance d'Alejandra Pizarnik par Christian Désagulier
Dans l'escalier de descendre, à combien le poème a-t-il offert sa rampe polie et son garde-folie pour se sentir encore partie de l'espèce humaine ? Sur le palier des regarder mourir, d'épuis d'et puis..
Descendante dont il fallait vivre après, interposée : a-crire..
Le se tenir à la corde d'écriture par la vitre ou s'écrit l'Etre et le néant, Le deuxième sexe, à faire boucles au détressage des mots, à creux, sifflet, feu, lasse à dévivre pour remourir..
Poèmes, Journal et Correspondance, prolifération de miroirs, de je en abîmes, harpon-éponge..
Que tout fait gouffre, d'étouffer jusqu'à de rire, tout, jusqu'à tomber de tomber, choir dans la chute des gouffres, entre vivrécrire et écrimourir..
Ainsi cette Correspondance, cette transparence où je se voit non une mais uniquement, une et quelque..
Mais pourquoi donc l'a-t-il poussée à regarder dans le gouffre ? Huez-le, huez-les tous ! Ne suis-je pas assez grande toute seule pour creuser mon propre gouffre ? Je suis mon sexe ainsi que mon propre spéculum..
Amour est une fois encore a-mour, à mourir..
La reconstitution d'une image, mais d'une image encore, spéculation au plus profond du corps noir, et quelle..
Se voit aux jumelles d'un peu moins peur à cause de la distance que l'instrument de poétique impose, de reculer jusqu'au plus profond du chant, dos à soi, dos au..
Moins peur d'écrire à la condensation, de me voir à travers par le fil de l'écriture à l'eau..
De plus en plus près, de moins en moins peur de dévivre pendant ce laps, de remourir sous la huée de moi..
Criatura en plegaria
rabia contra la niebla
escrito
en contra
el la
crepúsculo opacidad
no quiero ir
nada más
que hasta el fondo
oh vida
oh lenguaje
oh Isidoro
*Paupière (créature) en prière / en rage contre les nuages (la brume) // écrit/ au / crépuscule // contre l'opacité// je ne veux pas aller / pas plus /qu'au fond / oh vie/ oh langage / oh Isidore