N « L'énième » de Philippe Jaffeux par Jacques Barbaut
e N exposa N t
• « Je stabilise u n décalage mi n iaturisé grâce à l'é n ième élévatio n
n umérique d'u n abécédaire démiurgique »
(Nn)
Commençant sa marche à reculons, Philippe Jaffeux, après la publication du O, sous le titre L'An / (Atelier de l'Agneau, 2011), donne à imprimer dorénavant le N, baptisé « L'énième » – beaucoup mieux : « L'E N IEMe » –, paginé de A à Z.
Quinzième et quatorzième cellule d'un m ON de en expansi ON, O & N représentent désormais deux quinzièmes d'un ensemble de 390 (15 x 26) pages intitulé « Alphabet » — texte qui essaie de définir un univers en accumulant mesures et limites, lettres et espaces.
Autant O L'an / jOuait le rOnd cOmme fOrme et cOmme fOnd, autant N « L'énième » nous élève son texte au carré — le « carré » étant entendu ici au sens de « puissance ».
Haussant aussi son discours à la dimension spirituelle – divine, cosmique –, grand exercice de magie blanche (arithmosophique), l'« Alphabet » de Jaffeux impose à chaque page :
— un flash optique avec effet de sidération – l'œil incité à regarder les pages plutôt qu'à les lire –,
celui-ci dû à la minutie chirurgicale d'un dispositif typographique ;
— le ressassement d'une description matérielle des contraintes autoréférentielles (se laisser envoûter une fois encore par le décompte des lignes et des interlignes, des pages et des décalages, des signes et des intersignes…), la déclinaison litanique d'un sévère cahier des charges ;
— et le mouvement qui, du numérique, des octets, de l'écran, vers les galaxies, leurs concrétions et leurs myriades filerait ;
— soit l'entière singularité d'une démarche : un exorcisme, une prière, une supplique – un mantra, une thérapie ;
— le corps d'un texte orphelin ;
— entre affres et Jeux.
• « Je brûle huit ce n t tre n te deux i n terlig n es si huit ce n t ci n qua n te huit bûches joue n t avec le da n ger de vi n gt six sig n aux sacrés »
(Pn)
• « J'affiche des lettres sur un écra n symbolique pour recueillir ce n t quatre vi n gt seize icô n es qui répa n den t l'acce nt d'u n e page divi n e »
(On)