Paysages de cerveau de Claude Ber par Christian Désagulier
À parcourir les Paysages de cerveau de ce poème-photos aux résonnances magnétiques, on ramasse des oiseaux et des étoiles interconnectés, on tire sur des fils conducteurs au hasard inaboli.
Livre au carton carré de visite en pliés pour dire que l'on est passée et repartie d'une aile à faire des ronds dans la ville où il pleut du sel et de la douceur en rafales entre des phares éteints.
Car une vague a jadis déposé la ville au bord d'une image laquelle a fini par faire des fleuves à l'intérieur, des trains de pensées et puis la pluie a fait pousser de la forêt parmi et puis la rescapée s'est perdue de mémoire.
C'est un album dont on se souvient des légendes échevelées, d'une ville au bord de la mer aux ensembles de vents hantés d'oiseaux tailleurs de ciels toujours trop grands - une ville aux ponts qui tournent et qui se lèvent comme font les ponts des souvenirs, aux vitres embuées de trop près.
Un journal de dérive circulaire quand manque au bras du naufragé celui ou celle à qui l'on voudrait dire : "regarde !", mais au lieu de la main qu'on voudrait tendre, c'est le souvenir qu'il ou elle a gardé, d'un coquillage encore vivant ramassé au bord de l'image.