Lucot lu tôt par Jacques Barbaut
Depuis que je travaille à la rédaction des dictionnaires, j’ai des doutes sur l’orthographe… Maintenant je sais que « attraper » a deux « t » et un « p »… Alors je vérifie.
Hubert Lucot, entretien avec Gérard-Julien Salvy
« Démarches », 28 mars 1981
[podcast, 16:02 > 16:30 — « Les Nuits de F. C. »]
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Contrairement à ce qu’écrit le site de France Culture en date du 29 avril 2023, Hubert Lucot n’a jamais écrit Autobiogre km 75 (pour « kilomètre 75 » [?!] — repris tout aussi fautivement en annonce de présentation par une voix féminine à 02:30). Thomas Sanchez, lui, publia bien un roman intitulé Kilomètre zéro aux éditions du Seuil, collection « Fiction et Cie », en 1990 (Mile Zero, New York, 1989, traduction de Claro).
Mais ce fut, beaucoup mieux, Autobiogre d’A.M. 75 (Hachette/P.O.L, 1980 — réédité dans la collection « #formatpoche » chez P.O.L en 2013). Le titre restitué au complet, quitte à être précis, étant d’ailleurs : Autobiogre d’A.M. 75 précédé de Hervé et suivi de Mê.
« A.M. » pour Anne-Marie — sa compagne incessamment célébrée, rencontrée au sanatorium universitaire de Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère) en 1955 et qu’il épouse en août 1958 (mariage à Marseille) — et « 75 » pour 1975.
Ou, pour rendre ce titre un tantinet ésotérique un peu plus explicite, en trois courtes citations :
« L’Autobiogre d’A.M. 75 a été composée, du 19 mars au 31 mars 1975, dans une BANDE de 13,60 mètres de long sur 20 centimètres de haut. » (incipit, page 23)
« 19 mars 75 : L’ai-je dévorée (la dévoré-je, rais-je) ? » (p. 39)
Et, par exemple, ceci, page 108, dans un encadré :